vendredi 7 octobre 2011

Elévation


Une nouvelle étude montre que l’association entre la hauteur physique et la hauteur morale est enracinée dans notre subconscient et que, par conséquent, notre emplacement physique affecte notre comportement. Le paradis et en haut, l’enfer en bas.

Les chercheurs ont en effet examiné, au travers de 4 études complémentaires, comment la position physique des sujets modifie la probabilité qu'ils se livrent à des comportements prosociaux, éthiques ou encore collaboratifs. Une des expériences consistait à demander aux visiteurs d’un centre commercial de faire un don pour une œuvre caritative, soit quelques mètres après l’arrivée d’un escalator montant soit quelques mètres après l’arrivée d’un escalator descendant. Les scientifiques ont constaté que deux fois plus de personnes faisaient un don si elles montaient (16%) que si elles descendaient (7%). Dans une condition contrôle, 11% des personnes qui marchaient loin des escaliers roulants faisaient un don.

Dans une autre expérience, les sujets ont été exposés à des vidéos soit filmées depuis un avion soit filmées depuis une voiture et il leur était demandé de s'imaginer être le caméraman.
Les sujets de la condition « vu du haut » se sont montrés 60% plus coopératifs que les sujets dans la condition « vu d’en bas » dans une activité dans laquelle ils devaient aider une autre personne dans un jeu informatique.

L’utilisation de l'effet de l'altitude pourrait être un excellent complément à un exercice de consolidation d'équipe ou encore pour placer les clients dans un cadre de coopération.
Sanna et al., 2011

Une entreprise « verte » booste le moral des employés


Qu’est-ce qui a le plus d’impact sur la satisfaction des employés à travailler dans leur entreprise ?
Réponse A) Les performances financières de l’entreprise.
Réponse B) La perception des efforts et des mesures que réalise l’entreprise pour être plus respectueuse de l’environnement.
Des chercheurs ont analysé les données de 113 entreprises et de milliers d’employés concernant la satisfaction des employés au travail, la perception qu’ont les employés de la responsabilité environnementale  de l’entreprise dans laquelle ils travaillent et les performances financières de ces entreprises.
Les résultats montrent que les employés sont plus susceptibles d’être satisfaits de leur emploi s’ils travaillent pour une entreprise qu’ils perçoivent comme étant «verte» alors que la performance financière de l’entreprise ne semble pas directement liée à leur satisfaction.
La conséquence pratique que suggère cette étude est que les efforts pro-environnementaux réalisés par les entreprises et les communications connexes ont un « retour sur investissement » et doivent faire partie intégrante de la stratégie de ressources humaines pour le recrutement des employés, leur motivation au travail et la rétention des talents.
(Walsh et Sulkowski, 2010)

Indécis ?


Nous croyons spontanément que nos décisions sont fondées sur nos délibérations conscientes à partir des informations que nous possédons. Lorsque ces informations sont insuffisantes pour trancher entre les différentes options, nous nous déclarons indécis et nous reportons notre décision à plus tard.
Des découvertes récentes sur les influences inconscientes du traitement de l’information montrent cependant que ce n’est pas le cas. Des chercheurs ont  montré, en utilisant une tâche de catégorisation d’images accélérée, que des associations mentales automatiques de personnes indécises étaient biaisées en faveur de l’une ou l’autre des options avant qu’elles en aient conscience (puisqu’elles étaient encore indécises). Les résultats de l’expérience montrent que les associations automatiques inconscientes des participants indécis prédisent de manière statistiquement significative leurs choix une semaine après. En conclusion, votre cerveau décide, sous l’influence de facteurs inconscients, bien avant que vous le sachiez consciemment. Par conséquent, en manipulant ces facteurs d’influence inconscients, il est donc possible de manipuler vos futures décisions (que vous considérerez comme étant vos propres décisions mûrement réfléchies).
(Galdi et al., 2008)

Pour convaincre, visez l’oreille droite


Si vous voulez que quelqu’un accepte votre requête, vous devriez lui parler dans l’oreille droite. C’est ce que montre une recherche effectuée dans une discothèque italienne. Une complice des chercheurs à la base de cette expérience a abordé des hommes et des femmes en leur demandant une cigarette. Les clubbers étaient environ deux fois plus susceptibles d’accepter de lui donner une cigarette si la demande avait été adressée à leur oreille droite. Ces résultats confirment des études antérieures qui ont trouvé une dominance de l’hémisphère cérébral gauche pour le traitement du langage (l’hémisphère cérébral gauche reçoit directement les entrées de l’oreille droite, tandis que l’oreille gauche envoie ses informations d’abord à l’hémisphère droit pour être ensuite transférées à l’hémisphère gauche). Cette préférence de l’oreille droite a été confirmée dans une étude d’observation que les chercheurs ont également effectuée. Les hommes et les femmes observés dans la discothèque se tournaient pour présenter leur oreille droite à leur interlocuteur 72% du temps.
(Marzoli et Tommasi, 2009)

Pourboires sous influence


Depuis de nombreuses années, l’étude des facteurs qui affectent le montant des pourboires que laisse un client à un serveur fait l’objet d’études systématiques de terrain, notamment aux Etats-Unis où l’essentiel des revenus des serveurs et des barmans provient des pourboires laissés par les clients. Stillman et Hensley (1980) ont par exemple montré qu’une fleur dans les cheveux d’une serveuse augmentait significativement les pourboires qu’elle recevait. Guéguen et al. (2000) ont montré que le fait de dessiner un soleil sur l’addition mène d’une part à augmenter le nombre de personnes laissant un pourboire (37,7% avec le dessin contre 20,7% sans le dessin), et d’autre part à augmenter la somme laissée par les clients. Crusco et Wetzel (1984) ont réalisé quand à eux la première d’une longue série d’expériences sur le fait de toucher brièvement le client. Dans leur expérience, une serveuse touchait ou ne touchait pas ce dernier pendant une seconde sur la main ou l’épaule juste après avoir donné l’addition. Les résultats montrent une différence significative sur le montant laissé comme pourboire en faveur de la condition de toucher. Dans une autre expérience, Tidd et Lockard (1978) ont mis en évidence l’effet du sourire sur les pourboires laissés. La serveuse dispensait soit un sourire minimal (mouvement des lèvres mais sans découverte des dents) soit un large sourire (sourire avec les dents largement découvertes) au moment où elle remettait la boisson commandée par un client (un homme ou une femme). Ils mesuraient alors le montant moyen des pourboires laissés par le client après qu’il soit sorti de l’établissement. Les résultats montrent qu’un large sourire, franc et généreux, conduit à voir les pourboires de la serveuse augmenter de manière significative notamment lorsque le client est un homme. D’autres chercheurs se sont intéressés à l’effet de réciprocité et ont montré que lorsque le serveur ou la serveuse faisait quelque chose de plus pour le client (comme par exemple lui donner, en le lui disant, deux chocolats à la place d’un avec son café), le client donnait alors un montant significativement plus élevé comme pourboire.

Comment créer le meilleur nom de marque ?


Les goûts des barres Kit Kat, des boissons Coca-Cola ou des friandises M&M’s sont connus pour stimuler les envies et influencer ensuite les habitudes d’achats du consommateur, mais des chercheurs suggèrent que le simple fait d’entendre les noms de ces marques, et d’autres qui ont des noms dont la structure est répétitive peut produire des résultats identiques. Cette étude révèle en effet qu’une exposition auditive à des marques de produits dont la structure sonore est répétitive affecte favorablement la façon dont les consommateurs perçoivent, choisissent les produits, et décident de les acheter. Dans une expérience, les chercheurs ont utilisé des échantillons identiques de crème glacée mais leur ont donné deux noms différents, un qui contenait une répétition et un autre qui n’en avait pas. Les participants de l’étude ont choisi plus souvent la glace avec le nom à structure répétitive. Cependant, les chercheurs préviennent que trop de répétitions ou de noms répétitifs qui ne suivent pas des résonances linguistiques naturelles peuvent provoquer des résultats négatifs.
(Argo et al., 2010)

La bonne musique pour emballer


Messieurs, des chercheurs français ont travaillé pour vous. Ils ont montré que le fait de choisir la bonne musique pourrait améliorer vos chances de décrocher un rendez-vous avec une jeune femme. Selon leurs résultats, les femmes seraient plus susceptibles de donner leur numéro de téléphone après avoir écouté de la musique romantique.
Ces chercheurs avaient déjà montré dans une recherche précédente que la musique romantique poussait les clients masculins à dépenser plus d’argent dans un magasin de fleurs.
Dans la phase préparatoire de cette nouvelle expérience, ils ont utilisé des questionnaires pour désigner les titres musicaux comme étant neutres ou romantiques. Ils ont choisi par exemple « Je l’aime à mourir » de Francis Cabrel. Un groupe de jeunes femmes a également évalué 12 jeunes hommes sur leur attirance physique, et les chercheurs ont sélectionné celui qui était noté le plus proche de la moyenne (avec un physique « moyen ») pour l’expérience.
Dans la phase principale de l’expérience, les chercheurs ont mis en place un scénario ou 87 femmes de 18 à 20 ans ont toutes passé du temps dans une salle d’attente avec de la musique de fond, avant d’entrer dans une pièce où les expérimentateurs leur ont demandé de parler des différences entre deux produits alimentaires avec un jeune homme. Une fois l’expérimentateur parti, on leur demandait d’attendre pendant quelques minutes seuls, et cela donnait une chance au garçon « moyen » d’utiliser cette phrase standard : « Mon nom est Antoine comme vous le savez, je trouve que vous êtes très belle et je me demandais si vous seriez d’accord pour me donner votre numéro de téléphone. Je vous appellerai et nous pourrions aller boire un verre ensemble la semaine prochaine ».
La chanson romantique dans la salle d’attente a pratiquement doublé les chances d’Antoine d’obtenir le numéro de téléphone des jeunes femmes, 52% des participantes ont en effet répondu à ses avances sous l’influence de Francis Cabrel, tandis que seulement 28% de celles qui avaient entendu une chanson « neutre » lui l’ont donné. Pourquoi la musique a-t-elle cet effet ? Il se pourrait que le contenu romantique d’une chanson pourrait avoir agit comme une amorce qui conduit alors à présenter un comportement associé à cette amorce.
(Guéguen et al., 2010)

Le pouvoir d’une minijupe


La vue d’une minijupe orienterait les pensées des hommes vers les voitures de sport, les stylos onéreux et les montres de luxe.
Dans une expérience, des chercheurs ont présenté à des participants masculins soit la photographie d’une jeune femme en jeans et blouse discrète, soit la photographie de la même jeune femme mais habillée d’une minijupe et d’un débardeur suggestif. Ils ont ensuite demandé à ces deux groupes de sujets de mémoriser des listes d’objets composés d’objets utilitaires (agrafeuse, détergent, ordinateur, etc.) ou d’objets de luxe (voiture de sport, stylo de marque, montre de luxe, etc.).
Les résultats montrent que ceux qui ont été exposés à la photographie de la jeune femme en jeans mémorisaient plus les noms d’objets courants alors que ceux qui avaient vu la jeune femme en minijupe mémorisaient plus les noms d’objets de luxe.
Pour les psychologues évolutionnistes, le cerveau masculin, une fois attiré par une femme, cherche des moyens d’afficher sa qualité de reproducteur et de bon parti financier. Et tout cela fonctionne sans que l’homme en ait conscience.
(Janssens et al., 2011)

Deux têtes valent-elles mieux qu’une ?


Dans une étude publiée dans le journal Science, des neuroscientifiques ont montré que deux têtes valent mieux qu’une, mais seulement quand les deux partenaires sont aussi compétents l’un que l’autre et peuvent librement discuter de leurs désaccords.
Des volontaires sont venus au laboratoire par paires, et on leur a demandé de détecter un signal très faible sur un écran d’ordinateur. S’ils n’étaient pas d’accord à propos de l’apparition du signal, alors ils devaient en parler ensemble jusqu’à ce qu’ils tombent d’accord. Les résultats de cette première expérience ont montré que les décisions conjointes étaient meilleures qu’une décision individuelle. Dans ce cas, deux têtes étaient définitivement meilleures qu’une seule. Deux expériences supplémentaires ont montré que cette amélioration dépendait de façon critique de la capacité des deux partenaires à échanger ensemble.
Cependant, les chercheurs ont découvert que dans certaines situations, deux têtes peuvent être pires qu’une seule. Dans une quatrième expérience, ils ont donné à des paires de volontaires la même tâche, cependant l’un des participants était parfois subtilement rendu incompétent en lui montrant une image brouillée dans laquelle le signal était plus difficile à voir. Dans ce cas, les décisions conjointes étaient pires que la décision du partenaire le plus performant, en d’autres termes, la paire aurait été meilleure si l’opinion du partenaire incompétent avait été ignorée.
Quand deux personnes qui travaillent ensemble peuvent discuter de leurs désaccords, deux têtes valent mieux qu’une seule. Mais, quand une personne travaille avec une information faussée ou qu’elle est peut-être moins compétente dans un domaine particulier alors cela peut avoir un effet très négatif sur le résultat. Être capable de travailler ensemble avec succès nécessite que nous connaissions chacun nos compétences et nos faiblesses car les décisions conjointes ne fonctionnent pas quand un membre de l’équipe est incompétent mais ne le sait pas.
(Bahrami et al., 2010)

Des odeurs pour mieux se souvenir


Il peut sembler étrange d’ajouter une odeur à un produit comme du fil, des pneus de voiture ou des balles de tennis comme le font certaines sociétés. Mais une nouvelle étude montre que les odeurs aident les consommateurs à se souvenir des informations associées au produit.
Alors que les senteurs d’ambiance (atmosphériques) semblent stimuler la mémoire pour tous les objets rencontrés dans l’environnement parfumé (produits, signes, lumières, vendeurs), cela n’aide pas les gens à se rappeler d’un produit en particulier.
Dans cette étude, les auteurs ont fait évaluer à 151 participants des crayons qui n’étaient pas parfumés, des crayons parfumés avec une senteur de pin (commun), ou parfumés avec une senteur d’arbre à thé (peu commun). Ils ont découvert que les souvenirs associés aux crayons parfumés étaient plus grands que les souvenirs associés aux crayons non parfumés. Ils ont également découvert que les souvenirs des participants à propos des crayons parfumés avec une odeur peu ordinaire (arbre à thé) étaient plus résistants au temps que tous les autres.
(Krishna et al., 2009)

Un(e) partenaire sexy vous rend plus attirant(e)


Si vous désirez avoir de l’allure, le mieux serait d’avoir un(e) partenaire séduisant. Selon une étude, si votre alter ego est mignon(ne), cela vous rendra plus désirable aux yeux des autres partenaires potentiels.
Des scientifiques ont rassemblé 30 hommes et 30 femmes qui se décrivaient tous comme hétérosexuels. Les chercheurs leur ont montré 144 photos de couples. Leur tâche était de dire si une relation à long terme avec les membres de sexe opposé des photographies leur semblait désirable, maintenant qu’ils étaient séparés.
Les résultats montrent que même si on demandait simplement aux gens d’évaluer le partenaire potentiel de chaque photographie, ils passaient tous une quantité de temps significative à regarder le compagnon du partenaire. Les scientifiques ont également découvert que les volontaires hommes et femmes ont tous évalué les individus sur les photos comme plus désirables quand ils étaient en couple avec un compagnon attirant. En utilisant des caméras pour suivre les mouvements des yeux pendant les expériences, les chercheurs ont aussi vu que quand les volontaires passaient plus de temps à regarder le compagnon peu attirant d’un partenaire potentiel, ils étaient moins intéressés par ce partenaire.
(Yorzinski et Platt, 2010)

Une petite douceur?


Des chercheurs ont découvert un lien entre le sucre et l’agressivité en montrant qu’une cuillère de sucre serait suffisante pour refroidir un tempérament chaud, au moins pendant une courte période. Une étude a en effet révélé que les gens qui ont bu un verre de limonade avec du sucre agissent de manière moins agressive envers un inconnu quelques minutes plus tard que les gens qui ont consommé de limonade avec un substitut du sucre. Éviter les pulsions agressives nécessite du contrôle de soi, ce qui implique une grande consommation de glucose par le cerveau.
Dans l’étude en question, 62 étudiants de niveau collégial ont été mis à jeun pendant trois heures afin de réduire leur taux de glucose. Les chercheurs leur ont dit qu’ils allaient participer à une étude sur le goût où l’on testerait leurs temps de réaction lors d’un test informatisé face à un adversaire.
La moitié des participants ont eu de la limonade sucrée avant le test tandis que les autres ont eu de la limonade avec un substitut du sucre.
Après une attente de huit minutes pour permettre au glucose d’être absorbé dans leur sang, les participants ont pris part au test de temps de réaction. Un adversaire invisible était en compétition avec eux pour appuyer sur un bouton le plus rapidement possible à 25 essais, et celui qui était le plus lent recevait un coup de bruit blanc dans les oreilles à travers des écouteurs. Au début de chaque essai, les participants devaient choisir le niveau de bruit sur une échelle de 1 à 10 correspondant à des bruits de 60 décibels à 105 décibels (l’équivalent du volume d’un détecteur de fumée).
En réalité, l’expérience était truquée et chaque participant remportait 12 des 25 essais. L’agression était mesurée par l’intensité du bruit que les participants choisissaient.
Les résultats ont montré que les participants qui avaient bu de la limonade sucrée se comportaient de façon moins agressive que ceux qui avaient bu de la limonade avec un substitut du sucre en choisissant un niveau de bruit moyen de 4,8 sur 10 alors que ceux qui avaient bu la limonade avec le substitut de sucre choisissaient une intensité moyenne de 6,06.
Cette étude est la première à montrer que l’augmentation de la glycémie peut réduire les comportements agressifs.
Les chercheurs ont également montré comment les problèmes de métabolisme du glucose pouvaient se traduire en des problèmes au niveau sociétal. Ils ont constaté que dans 50 Etats américains le taux de diabète était lié au taux de crimes violents. Les Etats avec le taux de diabète les plus élevés ont également tendance à avoir des taux plus élevés d’assassinat, d’agression, de viol et de vol qualifié, même après contrôle des taux de pauvreté dans chaque Etat.
Dans une analyse distincte, les chercheurs ont également testé si un autre problème médical lié au métabolisme du glucose était lié à la violence, mais cette fois à travers le monde. Ils ont examiné la prévalence (c’est-à-dire le nombre de personnes atteintes d’une maladie à un moment donné dans une population donnée), dans 122 pays répartis dans le monde entier, d’un déficit dans une enzyme liée au métabolisme du glucose appelée « déshydrogénase-6-phosphate ». Il s’agit en fait du déficit enzymatique le plus courant dans le monde en touchant plus de 400 millions de personnes.
Les résultats montrent que les pays ayant les niveaux les plus élevés de la maladie ont également eu le plus de morts violentes, même en dehors de la guerre.
Pris ensemble, ces études offrent différents types de preuves liant un faible taux de glucose à l’agressivité et la violence.
Dans une autre publication, ce groupe de chercheurs ont demandé à des participants de compéter une liste de contrôle couramment utilisée comprenant des mesures du nombre et la gravité des symptômes du diabète de type 2, comme des engourdissements dans les pieds, de l’essoufflement la nuit, et de la fatigue. Les participants ont dû également compléter des questionnaires visant à évaluer leur volonté de pardonner aux autres.
Les résultats montrent que les personnes ayant des niveaux plus élevés de symptômes du diabète étaient moins susceptibles de pardonner aux autres pour leurs transgressions.
Dans une autre expérience, les participants ont pris part au jeu du dilemme du prisonnier, un test souvent utilisé pour comprendre comment les gens font face aux conflits, en devant choisir de coopérer ou de rivaliser avec un partenaire invisible dans un jeu informatique.
Les résultats ont montré que les gens ayant des scores plus élevés sur les symptômes du diabète étaient moins susceptibles de pardonner à un partenaire d’abord peu coopératif par rapport à ceux qui obtenaient des scores plus faibles sur les symptômes du diabète.
Le diabète ne signifie pas que les gens doivent agir de manière agressive, mais cela nous éclaire sur les raisons pour lesquelles ce type de comportements peut se produire.
(DeWall et al., 2010)

Je vous recommande la choucroute


Guéguen, Jacob et Boulbry (2007) ont fait une expérience dans laquelle l’expérimentateur jouait le rôle du serveur d’un restaurant. Il adoptait trois comportements différents dans un ordre aléatoire créant ainsi trois groupes de participants parmi les clients du restaurant :
Pour un tiers des clients le serveur se contentait de prendre la commande. Pour un autre tiers, le serveur leur suggérait de prendre une choucroute. Pour le dernier tiers, le serveur leur suggérait de prendre une choucroute en leur touchant légèrement l’avant bras pendant une seconde.
Les résultats montrent que 20% des clients commandèrent spontanément une choucroute (première condition expérimentale). 41% des clients commandèrent une choucroute lorsque le serveur le leur suggérait (deuxième condition expérimentale) et 59% prirent une choucroute lorsque la suggestion du serveur était accompagnée de la technique du toucher (troisième condition expérimentale).
On voit donc que la technique du toucher triple la probabilité de vouloir manger de la choucroute (ou plus généralement d’accepter une suggestion).

Attention ça va faire mal


Une récente étude montre que plus on prévient quelqu’un de la douleur qu’il va ressentir, plus il aura mal. Tout le monde connaît l’effet placebo. Et bien l’effet nocebo existe également. Une équipe de scientifiques de l’Université d’Hambourg, a appliqué de la chaleur sur les bras de 38 volontaires sur une période de 6 jours. Ils ont déclaré à la moitié d’entre eux que la douleur associée à la chaleur serait de plus en plus intense avec le temps et n’ont rien dit à l’autre moitié des participants. Le groupe « averti » a déclaré avoir ressenti des niveaux de douleur plus élevés que le groupe « non-averti ». L’analyse de l’activité de leurs cerveaux montre que le groupe « averti » avait également une activité plus forte de la région impliquée dans la perception de la douleur.
(Rodriguez-Raecke et al., 2010)

Un petit café vous rend plus facile à convaincre


C’est ce qui a été démontré dans une étude australienne (Martin et al., 2005) dans laquelle les chercheurs ont essayé de convaincre des participants favorables à l’euthanasie volontaire de changer d’avis sur cette question controversée. Avant la tentative de persuasion, la moitié des participants ont reçu une dose modérée de caféine, tandis que l’autre moitié a pris un placebo. Cette étude a été faite en double aveugle de sorte que ni les chercheurs ni les participants ne savaient qui avait pris la caféine ou le placebo. Les participants ont dû ensuite lire six textes contre l’euthanasie qui tentaient donc de les convaincre de changer d’avis. Lorsque les chercheurs ont réévalué l’attitude des deux groupes de participants par rapport à l’euthanasie après la lecture des textes, ils ont constaté que ceux qui avaient eu de la caféine ont été plus nombreux à changer d’avis que ceux qui avaient eu le placebo.
Mais pourquoi la caféine nous rend-elle plus influençable ? La raison pour laquelle beaucoup de messages persuasifs ne nous atteignent pas, c’est simplement parce que nous n’y portons souvent pas assez attention; notre esprit vagabonde et nous préférons ne pas trop y réfléchir. En augmentant notre excitation, la caféine fait que nous traitons les messages entrants de manière plus approfondie, ce qui a pour effet de favoriser leur pouvoir de persuasion.
Boire du café ne vous tient pas seulement éveillé, cela vous rend également plus sensible à l’influence, même si ce n’est que par l’amélioration de votre attention.

Si l’habit ne fait pas le moine, il peut faire la musicienne


Une étude démontre que la façon dont les femmes musiciennes s’habillent modifie la perception de leur musique. Tout le monde aime croire qu’il est rationnel, juste et libre de toute influence. Mais sommes-nous facilement trompés par les apparences ? Dans une récente étude, quatre musiciennes ont été filmées pendant qu’elles jouaient dans trois tenues différentes : une robe de concert, des jeans et une tenue pour sortir. Elles ont également été filmées dans une combinaison noire dans l’obscurité, pour que les seuls éléments visibles soient le mouvement de bandes blanches brillantes fixées sur leurs articulations, une fois les images retravaillées. Toutes ces violonistes étaient des étudiantes en musique, faisant partie des 10% meilleures de leur promotion, et elles ont été sélectionnées pour leur ressemblance : elles étaient toutes de type européen, avaient une taille de robe et de chaussures identiques, et étaient âgées entre 20 et 22 ans. Elles étaient toutes aussi attirantes, du moins selon leur score à un test facial scientifique. Toutes les performances musicales étaient uniformisées à 104 battements par minute, ainsi l’enregistrement de chaque musicienne pouvait être remplacé par une seule performance musicale identique préenregistrée par quelqu’un qui n’avait pas été filmé. Cela signifie qu’il n’y avait aucun moyen de dire que les vêtements faisaient jouer les musiciennes différemment, et quand les chercheurs avaient testé cela dans une étude pilote, personne n’ayant vu les vidéos n’avait repéré la manœuvre.
Ensuite, les chercheurs ont montré la vidéo à 30 musiciens différents, soit étudiants en musique, soit de l’orchestre philharmonique de Sheffield, en faisant différentes permutations des vêtements, des musiciennes et de la pièce. Tous ont été invités à donner un score sur six pour chaque performance, de la dextérité technique à la musicalité.
Les musiciennes en robe de concert étaient mieux notées que si elles étaient vêtues d’un jean ou d’une tenue classique pour sortir, même si la performance audio réelle était exactement la même à chaque fois (exécutée par un autre musicien qui n’avait jamais été filmé).
(Griffiths, 2010)

Les objets désirés paraissent plus proches


Un ensemble d’études a été réalisé pour voir comment nos désirs affectent la façon dont nous percevons le monde. Dans la première expérience, les participants devaient estimer la distance à laquelle se situait une bouteille d’eau par rapport à eux. La moitié des volontaires avaient été autorisés à boire avant l’expérience, alors que les autres avaient mangé des bretzels salés, les rendant ainsi très assoiffés. Les résultats ont montré que les volontaires qui avaient soif ont estimé que l’eau était plus proche d’eux que les volontaires qui avaient bu juste avant. Dans une autre expérience, des volontaires devaient lancer un petit sac devant une carte cadeau (valant entre 0 et 25 euros) posée par terre. Ils remportaient la carte cadeau si le sac atterrissait juste dessus. Les chercheurs ont observé que les volontaires lançaient le sac plus loin quand la carte avait une valeur de 0 euros que si elle valait 25 euros. Cela signifie qu’ils ne lançaient pas le sac assez loin quand ils tentaient de gagner la carte cadeau de 25 euros parce qu’ils la percevaient comme étant plus proche d’eux.
Ces résultats indiquent que quand nous voulons quelque chose, nous le percevons comme étant physiquement plus proche de nous. Les auteurs suggèrent que ce biais sert à motiver l’action car quand nous voyons un objectif comme étant proche de nous (littéralement à notre portée), cela nous pousse à continuer sur la même voie pour l’atteindre avec succès.
(Balcetis et Dunning, 2009)

La couleur de la lumière influence le goût du vin


Des chercheurs allemands ont donné à des consommateurs la même bouteille de vin (Riesling) en variant la couleur de l’éclairage de l’environnement dans lequel ils le goûtaient, et leur ont demandé d’évaluer le vin. Ils ont découvert que le même vin était perçu comme presque une fois et demie meilleur dans un environnement rouge, que sous une lumière blanche ou verte.
Les sujets qui buvaient dans une pièce rouge ou bleue étaient aussi prêts à le payer en moyenne un euro de plus par bouteille pour le même breuvage.
On savait déjà que la couleur d’une boisson pouvait influencer la façon dont nous en percevons le goût. Maintenant nous savons également qu’un environnement éclairé différemment, comme par exemple dans un restaurant, peut aussi faire une différence. L’éclairage influence donc la perception du goût des vins, même si cela n’a pas d’effet direct sur la couleur du vin dans le verre.
Les chercheurs pensent qu’il faudra encore plus de tests afin d’établir exactement pourquoi la couleur a cet effet sur le goût du vin, mais des indications préliminaires montrent que cela aurait quelque chose à voir avec l’humeur que cet environnement produit sur les dégustateurs. Les chercheurs concluent ainsi en disant que pour une raison qu’ils ignorent encore, certaines couleurs mettent les gens de meilleure humeur.
(Oberfeld et al., 2009)

La couleur de la lumière influence l’humeur


Une équipe de chercheurs, dont des anciens collègues genevois, ont étudié l’effet immédiat de la lumière, et de sa composition en couleurs, sur le traitement cérébral de l’émotion en utilisant l’imagerie par résonance magnétique fonctionnelle. Les résultats de leur étude, publiée dans Proceedings of the National Academy of Science, montrent que la couleur de la lumière influence la façon dont le cerveau traite les stimuli émotionnels.
L’activité du cerveau chez des volontaires en bonne santé a été enregistrée alors qu’ils écoutaient des « voix en colère » et des « voix neutres », et qu’ils étaient soumis à des lumières bleue ou verte. La lumière bleue augmentait non seulement les réponses des stimuli émotionnels dans la région cérébrale impliquée dans le traitement de la voix et dans l’hippocampe, une structure cérébrale importante pour le fonctionnement de la mémoire, mais a aussi conduit à des interactions entre ces régions et l’amygdale cérébrale, une région clé dans la régulation des émotions ainsi que l’hypothalamus qui est essentiel pour la régulation des rythmes biologiques par la lumière.
Les effets de la lumière ambiante sur le traitement émotionnel pourraient être différents de ses effets à long terme sur l’humeur, mais les résultats de cette étude chez des sujets en bonne santé ont des implications importantes dans notre compréhension des mécanismes par lesquels les modifications de lumière dans les environnements peuvent améliorer l’humeur, non seulement dans le cadre de troubles comme la dépression qui utilisent la lumière comme thérapie, mais aussi dans la vie de tous les jours.
(Vandewalle et al., 2010)

Payer en liquide fait maigrir


Des scientifiques ont analysé les comportements d’achats alimentaires de 1000 ménages sur une période de 6 mois. Ils ont montré que les gens achetaient plus de produits alimentaires considérés comme des « achats impulsifs » et mauvais pour la santé quand ils payaient avec leur carte bancaire qu’avec du liquide. Les chercheurs ont découvert que l’effet de contrôle du paiement en liquide est dû à la « douleur » de sortir son argent.
(Thomas et al., 2010)

Contrôler ses neurones par la pensée


Il y a cinq ans, les neuroscientifiques Christof Koch de l’Institut de Technologie de Californie (Caltech), le neurochirurgien Itzhak Fried de l’UCLA, et leurs collègues ont découvert qu’un seul neurone dans le cerveau humain est capable de reconnaître des gens, des monuments et des objets, ce qui suggère qu’il code de manière cohérente et explicite des représentations visuelles complexes.
Cette année, les chercheurs ont constaté que les individus peuvent exercer un contrôle conscient sur l’activité de ces neurones uniques.
Les volontaires de cette étude étaient des patients atteints d’épilepsie qui avaient été implantés de manière chirurgicale avec des électrodes en profondeur dans plusieurs régions du lobe temporal médian dans le but de contrôler leurs crises.
Avant d’enregistrer l’activité des neurones, les chercheurs ont interrogé chacun des participants pour connaître leurs intérêts. En utilisant ces informations, ils ont créé pour chaque sujet une base de données d’environ 100 images représentant ses intérêts. Les participants ont ensuite vu ces images, l’une après l’autre, pendant que les chercheurs enregistraient leur activité cérébrale pour trouver les neurones activés. Sur 100 photos, 10 avaient une forte corrélation à l’activité d’un neurone particulier. Les quatre neurones qui répondaient le plus fortement à quatre images différentes étaient sélectionnés pour la suite de l’étude.
En pensant à l’image d’une personne, par exemple une photo de Marilyn Monroe, les sujets déclenchaient l’activité du neurone correspondant.
Les chercheurs ont fait un pas de plus. Ils ont programmé une situation dans laquelle deux concepts étaient en compétition dans l’esprit du participant. Ils ont mis les sujets devant un écran d’ordinateur noir et leur ont demandé de penser à l’une des images « cibles » (la photo de Marilyn Monroe, par exemple). Alors qu’ils étaient en train de penser à cette image et que le neurone correspondant était activé, cette image apparaissait à l’écran. A ce moment-là, une des trois autres images était superposée pour servir de «distraction».
Le sujet voyait donc une sorte d’image hybride des deux images. La tâche était alors de faire disparaître l’image distractrice en n’utilisant que son esprit. Pendant les essais, les sujets ont élaboré leurs propres stratégies personnelles pour faire que la bonne image reste, certains ont simplement pensé à l’image, tandis que d’autres répétaient le nom de l’image à haute voix ou portait leur regard sur un aspect particulier de l’image. Peu importe leur tactique, les sujets ont rapidement réussi dans 70% des essais.
Imaginez, par exemple, que l’image cible soit Bill Clinton et que George Bush soit le distracteur. Lorsque le sujet est «en échec» dans la tâche, l’image de George Bush domine, le sujet voit donc George Bush sur l’écran alors qu’il est censé être en train de penser à Bill Clinton. Il doit donc apprendre en quelque sorte à trouver comment contrôler le flux de ces informations dans son cerveau et faire que d’autres informations apparaissent. Les résultats montrent que les images « dans leur pensée » étaient plus fortes que les images hybrides sur l’écran et donc qu’il est possible de contrôler son activité cérébrale par la pensée.
(Cerf et al., 2010)

L’occasion fait le larron


Deux études de l’Université de Toronto ont montré que les gens sont plus susceptibles de tricher et de prendre des décisions immorales lorsque leurs transgressions n’impliquent pas une action explicite.
Dans la première expérience, les participants prenaient part à un test de mathématiques sur ordinateur.  Auparavant, l’expérimentateur prenait soin de les informer que le système comportait « malheureusement » un bug… Il spécifiait au premier groupe de participants que s’ils appuyaient sur la barre d’espace, la réponse à la question apparaîtrait à l’écran, et donc qu’il ne fallait pas le faire. Il informait le deuxième groupe de participants  que s’ils n’appuyaient pas sur la touche « Entrée » dans les cinq secondes après avoir vu la question, la réponse apparaîtrait, et donc qu’il ne fallait pas attendre.
Les résultats montrent que les gens dans le deuxième groupe – ceux qui n’ont pas eu à appuyer sur un bouton pour obtenir les réponses – étaient beaucoup plus susceptibles de tricher que ceux du premier groupe.
Dans la seconde expérience, les chercheurs ont demandé aux participants s’ils étaient d’accord de se porter volontaires pour aider un élève avec un trouble de l’apprentissage. Pour répondre à cette question, un groupe de participants avait seulement la possibilité de cocher une case «oui» ou «non» qui s’affichaient sur l’ordinateur. Un autre groupe de participants devaient suivre un lien en bas de la page pour accepter d’offrir leur aide ou tout simplement appuyer sur «Continuer» pour passer à la page suivante de leur test. Les participants ont été cinq fois plus susceptibles de faire du bénévolat quand ils avaient eu à choisir  expressément soit «oui» soit «non». Il semble donc qu’il soit plus difficile pour les gens de refuser explicitement d’offrir leur aide en cliquant sur « non », en comparaison avec la situation dans laquelle il suffisait de simplement cliquer sur « continuer » pour échapper à devoir faire une bonne action.
Forcer les gens à adopter un rôle actif dans une décision morale – par exemple, devoir répondre « oui » ou « non » lorsque l’on est sollicité pour faire un don – est beaucoup plus efficace que de les laisser passivement passer sur une demande.
(Teper et Inzlicht, 2010)

Qui dit quoi à qui ?


Une nouvelle étude montre que les femmes sont beaucoup plus susceptibles d’être influencées par d’autres femmes que par des hommes dans l’adoption de comportements alimentaires, sains ou dangereux.
L’expérience a consisté à montrer à un peu plus d’une centaine de participantes quatre vidéos de conseils liés à l’alimentation, sur un site web. Les vidéos comprenaient soit un message « pro-santé », soit un message vantant un régime « dangereux » de type exercice excessif et comptage des calories. Ces messages étaient présentés soit par un homme soit par une femme. 
Les femmes ayant visionné les vidéos dans lesquelles les messages étaient présentés par une autre femme ont été bien plus convaincues par le message que lorsqu’ils étaient présentés par un homme et ceci quelque soit le message (pro-santé ou régime dangereux). Par exemple, 40% des femmes qui ont vu le message pro-santé présenté par une femme ont cliqué sur un lien pour obtenir plus d’informations, alors que seulement 8% des femmes qui ont entendu ce même message mais provenant d’un homme ont cliqué sur ce lien. 
Cette étude (re)montre qu’une des stratégies pour qu’un message de communication influence le comportement est que la « cible » puisse s’identifier à l’émetteur du message. Cette recherche (re)montre en particulier que l’influence sociale peut être un puissant facteur prédictif du comportement. Il est donc important de considérer l’appartenance au groupe  lorsque l’on prévoit un message de communication visant un changement de comportement (comportement dans lequel les caractéristiques du groupe sont importantes; dans l’exemple ci-dessus: la relation entre féminité et comportements alimentaires).
(Cruwys et al., 2010)

Les piétons sont des moutons


Des scientifiques ont découvert que quand il s’agit de traverser une route, les êtres humains agissent plus comme des moutons en suivant aveuglément les autres piétons que comme des individus rationnels maîtres de leurs choix.
Les scientifiques ont analysé le comportement de 365 personnes pendant qu’elles attendaient pour traverser sur un passage piéton pendant les heures de pointe. Ils ont révélé que les piétons étaient en moyenne jusqu’à 2,5 fois plus susceptibles de traverser la route si une personne proche d’eux s’élançait sur la route pour traverser.
Les hommes étaient plus susceptibles de prendre des risques pour suivre quelqu’un à travers la circulation que les femmes qui semblaient plus conscientes de leur environnement.
(Faria et al., 2010)

Entraîner le cerveau à mieux traiter l’information auditive


Extrait du communiqué de presse relatif à deux études réalisées par mes collègues et moi-même.
Dirigée par le Dr Lucas Spierer de l’Université de Lausanne et du service de neuropsychologie et neuroréhabilitation du CHUV, en collaboration avec le Dr Jeremy Grivel du service de psychiatrie communautaire du CHUV, cette double étude donne pour la première fois une image très précise des modifications cérébrales permettant d’augmenter la vitesse de traitement de l’information auditive.
L’aptitude à tirer du sens de notre environnement auditif dépend de la capacité du cerveau à analyser en temps réel les variations rapides des flux sonores. Une compétence que l’on peut stimuler avec des exercices, réalisés par les équipes lausannoises auprès de sujets sains. Grâce à l’imagerie électrique, les chercheurs ont révélé les modifications du cerveau entraînées par ce «sur-apprentissage». Ces résultats montrent qu’un entraînement à une tâche nécessitant des traitements auditifs rapides induit une latéralisation progressive du fonctionnement du cerveau : alors qu’en début d’entraînement la tâche est prise en charge par les deux hémisphères cérébraux, le traitement auditif est progressivement transféré sur le lobe temporal de l’hémisphère gauche, une région importante dans la perception du langage. L’hémisphère droit abandonnant ainsi cette prise en charge du traitement auditif pour laquelle il est moins compétent. En outre, l’amélioration des performances a découplé de plus en plus l’activité des deux hémisphères, alors qu’ils travaillaient au départ en forte interaction pour réaliser les traitements auditifs. «Selon notre hypothèse, l’hémisphère droit peut perturber le gauche en saisissant moins rapidement les informations auditives. L’augmentation de la performance est ainsi atteinte par deux mécanismes agissant de concert: une spécialisation fonctionnelle de l’hémisphère gauche et sa «libération» de l’influence négative de l’hémisphérique droit», explique le Dr Lucas Spierer.
Ces études confirment les formidables propriétés de plasticité du cerveau, qui a la capacité de se modifier en profondeur pour fonctionner plus efficacement et nous permettre ainsi de réaliser de meilleures performances ou d’acquérir de nouvelles aptitudes. Les résultats montrent que cette plasticité modifie tant les régions impliquées dans la réalisation de certains types de traitements perceptifs que la manière dont elles interagissent avec d’autres régions du cerveau.
Les chercheurs démontrent de plus qu’en terme de performance perceptive, il peut y avoir un clair avantage à utiliser des régions plus restreintes et spécifiques du cerveau, plutôt que de recruter le plus de ressources cérébrales possibles. Leur travail permettra par exemple d’affiner les exercices proposés aux patients cérébro-lésés, ou dyslexiques, pour les aider à récupérer ou à améliorer leurs performances auditives, essentielles à la compréhension du langage oral.
Deux études par Fosco Bernasconi, Jeremy Grivel, Micah Murray et Lucas Spierer: «Plastic brain mechanisms for attaining auditory temporal order judgment proficiency», mai 2010 dans le journal Neuroimage, et «Interhemispheric coupling between the posterior sylvian regions impacts successful auditory temporal order judgment», mai 2010 dans le journal Neuropsychologia

Une démarche de victime


Selon une nouvelle étude, publiée dans Criminal Justice and Behaviour, les psychopathes perçoivent la vulnérabilité des personnes à leur démarche. Ainsi, tout comme les psychopathes sont une catégorie de personnes bien particulière, les victimes sembleraient aussi avoir des caractéristiques communes.
Les chercheurs ont montré à des psychopathes douze vidéos de personnes, filmées de dos, qui marchaient dans la rue. Parmi les personnes filmées, certaines avaient vraiment été agressées, d’autres pas. Il était demandé aux psychopathes à quel point il serait facile d’agresser chacune des personnes filmées. Les psychopathes ont pu classer correctement les victimes et les non-victimes.
Mais qu’est-ce qui apparaît comme un signe de vulnérabilité dans la démarche des victimes? Les psychopathes choisiraient leurs victimes en fonction d’une série de signes corporels, comme la longueur du pas, la façon dont le poids du corps est transféré ou encore la hauteur du pied à chaque pas. Autant d’indices liés à la personnalité des personnes qui permettent aux psychopathes de sélectionner leurs futures victimes en choisissant la personne qui opposera le moins de résistance.
Pour ne pas attirer l’attention des psychopathes, faites attention à la façon dont vous marcher !
(Wheels et al., 2009)

Lire le comportement sur les doigts de la main


Une nouvelle étude a montré que le ratio 2D:4D, c’est-à-dire la différence de longueur entre le quatrième doigt (annulaire, 4D) et le deuxième doigt (index, 2D) de la main est corrélée à la prise de risque dans les comportements de type récréatifs, sociaux et financiers chez les hommes. Un index plus court que l’annulaire est un indicateur d’une forte exposition prénatale à la testostérone. L’exposition prénatale à la testostérone ralentit en effet la croissance de l’index et influe sur le développement du cerveau du fœtus. Cette étude montre que le niveau d’exposition à la testostérone dans l’utérus a des conséquences sur le comportement des années plus tard en rendant les gens plus enclins à adopter des comportements à risque. Ce lien n’a été observé que chez les hommes, probablement à cause du fait que la prise de risque chez les hommes est un « signal de séduction » pour les femmes et pas l’inverse.
(Stenstrom et al., 2010)

Dominer son monde


Les humains et les autres animaux expriment la puissance et la domination par des postures ouvertes et expansives et expriment la faiblesse et la soumission par des postures fermées et contractées sur soi-même. Mais ces postures peuvent-elles être la cause du pouvoir? Les résultats d’une récente étude montrent que l’adoption d’une posture ouverte de domination, par opposition à une posture fermée de soumission, occasionne des changements neuroendocriniens et comportementaux chez les participants (hommes et femmes). En effet, après avoir posé dans une telle posture pendant une minute, les chercheurs ont pu mesurer une élévation de la testostérone, une diminution de cortisol (hormone de stress), ainsi que des sentiments de puissance et de tolérance au risque chez les participants. Le pattern inverse de résultats a été observé pour les postures de repli.
En résumé, adopter une posture qui incarne le pouvoir ou la soumission a non seulement une influence sur le comportement d’autrui par rapport à soi, mais a également des conséquences psychologiques, physiologiques, et comportementales sur soi-même ! Adopter de telles postures consiste donc en une sorte de prophétie autorévélatrice (ou autoélévatrice…).
(Carney et al., 2010)

Divas de la créativité


Des chercheurs viennent de publier les résultats d’expériences montrant que les personnes narcissiques ne sont pas plus créatives que les autres alors qu’elles pensent « évidemment » l’être. Le point important est que les autres les jugent également comme étant plus créatives ! Cette « erreur de perception » proviendrait du fait que leur vantardise et leur enthousiasme influencent autrui à surestimer l’originalité de leurs idées.
(Goncalo et al., 2010)

File d'attente


Lorsque l’on veut passer devant les autres dans une file d’attente, il faut y mettre les formes, mais pas n’importe lesquelles !
La chercheuse en psychologie sociale Ellen Langer a fait l’expérience suivante. Elle a demandé à des personnes faisant la queue pour utiliser une photocopieuse de leur passer devant en variant la formulation de sa requête. En demandant «Excusez-moi, je n’ai que cinq pages. Puis-je utiliser la photocopieuse, parce que je suis pressée?», 94% des personnes acceptaient sa requête. Quand la demande était formulée sans les cinq derniers mots, seulement 60% des personnes acceptaient de la laisser passer.
La justification fait donc gagner 34% d’acceptation !
L’aspect le plus fascinant est que n’importe quelle justification fait l’affaire ! En effet, la chercheuse a alors demandé : «Excusez- moi, j’ai seulement cinq pages. Est-ce que je peux utiliser la photocopieuse, parce que j’ai des copies à faire». Dans ce cas-là elle a obtenu 93% d’acceptation en dépit d’un manque flagrant de pertinence de la justification. La seule présence de l’expression « parce que » suffit à induire l’idée d’une justification suffisante pour que celle-ci valide l’argumentaire.
(Langer et al., 1977)

Contracter les muscles pour augmenter sa volonté


Une étude montre que des participants à qui on a demandé de contracter leurs muscles (n’importe lesquels) arrivent à supporter davantage de douleur physique, de goût désagréable, d’images dérangeantes ou de résister à une tentation pour obtenir des avantages à plus longs termes (argent, santé, etc.).La prochaine fois que vous sentirez que vous allez craquer pour quelque chose que vous vous refusez d’ordinaire (comme un achat idiot ou une friandise qui fait grossir), serrez donc les fesses… ou les poings (selon votre expression préférée) !
(Hung et Labroo, 2010)

Doubler sa créativité grâce à un objet de la vie quotidienne


En sciences cogntives on appelle "insight" une idée ou une solution à un problème qui apparaît soudainement comme une illumination, un flash ou un éclair de génie. L’insight a été décrit comme une des pièces centrales de la créativité et de nombreuses recherches ont été menées pour comprendre les mécanismes cognitifs et motivationnels enclenchés juste avant que cette illumination ne se produise chez la personne.
Il est maintenant démontré, et les précédents articles de ce blog en témoignent, que certains comportements peuvent être activés automatiquement par des indices contextuels. En s’inscrivant dans cette ligne de recherche, cette étude sort des sentiers battus de la recherche sur l’insight et démontre  »brillamment » qu’un objet, en l’occurrence une ampoule qui s’allume - une métaphore de l’apparition d’une idée - peut amorcer le processus de résolution spontanée/créative de problème.
Les chercheurs ont donc soumis des sujets à des problèmes nécessitant une résolution de type « insight » (par rapport à une résolution méthodique procédurale) et, en pleine tâche, prétextant qu’il faisait un peu sombre dans la pièce, ils allumaient soit un néon placé au dessus des sujets, soit une ampoule placée dans le champ de vision des sujets. Les résultats montrent que les participants exposés à l’ampoule qui s’allume réussissent à résoudre les problèmes nécessitant une résolution de type « insight » deux fois plus souvent que les sujets exposés au néon au dessus d’eux.
(Slepian et al., 2010)