vendredi 7 octobre 2011

L’occasion fait le larron


Deux études de l’Université de Toronto ont montré que les gens sont plus susceptibles de tricher et de prendre des décisions immorales lorsque leurs transgressions n’impliquent pas une action explicite.
Dans la première expérience, les participants prenaient part à un test de mathématiques sur ordinateur.  Auparavant, l’expérimentateur prenait soin de les informer que le système comportait « malheureusement » un bug… Il spécifiait au premier groupe de participants que s’ils appuyaient sur la barre d’espace, la réponse à la question apparaîtrait à l’écran, et donc qu’il ne fallait pas le faire. Il informait le deuxième groupe de participants  que s’ils n’appuyaient pas sur la touche « Entrée » dans les cinq secondes après avoir vu la question, la réponse apparaîtrait, et donc qu’il ne fallait pas attendre.
Les résultats montrent que les gens dans le deuxième groupe – ceux qui n’ont pas eu à appuyer sur un bouton pour obtenir les réponses – étaient beaucoup plus susceptibles de tricher que ceux du premier groupe.
Dans la seconde expérience, les chercheurs ont demandé aux participants s’ils étaient d’accord de se porter volontaires pour aider un élève avec un trouble de l’apprentissage. Pour répondre à cette question, un groupe de participants avait seulement la possibilité de cocher une case «oui» ou «non» qui s’affichaient sur l’ordinateur. Un autre groupe de participants devaient suivre un lien en bas de la page pour accepter d’offrir leur aide ou tout simplement appuyer sur «Continuer» pour passer à la page suivante de leur test. Les participants ont été cinq fois plus susceptibles de faire du bénévolat quand ils avaient eu à choisir  expressément soit «oui» soit «non». Il semble donc qu’il soit plus difficile pour les gens de refuser explicitement d’offrir leur aide en cliquant sur « non », en comparaison avec la situation dans laquelle il suffisait de simplement cliquer sur « continuer » pour échapper à devoir faire une bonne action.
Forcer les gens à adopter un rôle actif dans une décision morale – par exemple, devoir répondre « oui » ou « non » lorsque l’on est sollicité pour faire un don – est beaucoup plus efficace que de les laisser passivement passer sur une demande.
(Teper et Inzlicht, 2010)

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