vendredi 7 octobre 2011

Une petite douceur?


Des chercheurs ont découvert un lien entre le sucre et l’agressivité en montrant qu’une cuillère de sucre serait suffisante pour refroidir un tempérament chaud, au moins pendant une courte période. Une étude a en effet révélé que les gens qui ont bu un verre de limonade avec du sucre agissent de manière moins agressive envers un inconnu quelques minutes plus tard que les gens qui ont consommé de limonade avec un substitut du sucre. Éviter les pulsions agressives nécessite du contrôle de soi, ce qui implique une grande consommation de glucose par le cerveau.
Dans l’étude en question, 62 étudiants de niveau collégial ont été mis à jeun pendant trois heures afin de réduire leur taux de glucose. Les chercheurs leur ont dit qu’ils allaient participer à une étude sur le goût où l’on testerait leurs temps de réaction lors d’un test informatisé face à un adversaire.
La moitié des participants ont eu de la limonade sucrée avant le test tandis que les autres ont eu de la limonade avec un substitut du sucre.
Après une attente de huit minutes pour permettre au glucose d’être absorbé dans leur sang, les participants ont pris part au test de temps de réaction. Un adversaire invisible était en compétition avec eux pour appuyer sur un bouton le plus rapidement possible à 25 essais, et celui qui était le plus lent recevait un coup de bruit blanc dans les oreilles à travers des écouteurs. Au début de chaque essai, les participants devaient choisir le niveau de bruit sur une échelle de 1 à 10 correspondant à des bruits de 60 décibels à 105 décibels (l’équivalent du volume d’un détecteur de fumée).
En réalité, l’expérience était truquée et chaque participant remportait 12 des 25 essais. L’agression était mesurée par l’intensité du bruit que les participants choisissaient.
Les résultats ont montré que les participants qui avaient bu de la limonade sucrée se comportaient de façon moins agressive que ceux qui avaient bu de la limonade avec un substitut du sucre en choisissant un niveau de bruit moyen de 4,8 sur 10 alors que ceux qui avaient bu la limonade avec le substitut de sucre choisissaient une intensité moyenne de 6,06.
Cette étude est la première à montrer que l’augmentation de la glycémie peut réduire les comportements agressifs.
Les chercheurs ont également montré comment les problèmes de métabolisme du glucose pouvaient se traduire en des problèmes au niveau sociétal. Ils ont constaté que dans 50 Etats américains le taux de diabète était lié au taux de crimes violents. Les Etats avec le taux de diabète les plus élevés ont également tendance à avoir des taux plus élevés d’assassinat, d’agression, de viol et de vol qualifié, même après contrôle des taux de pauvreté dans chaque Etat.
Dans une analyse distincte, les chercheurs ont également testé si un autre problème médical lié au métabolisme du glucose était lié à la violence, mais cette fois à travers le monde. Ils ont examiné la prévalence (c’est-à-dire le nombre de personnes atteintes d’une maladie à un moment donné dans une population donnée), dans 122 pays répartis dans le monde entier, d’un déficit dans une enzyme liée au métabolisme du glucose appelée « déshydrogénase-6-phosphate ». Il s’agit en fait du déficit enzymatique le plus courant dans le monde en touchant plus de 400 millions de personnes.
Les résultats montrent que les pays ayant les niveaux les plus élevés de la maladie ont également eu le plus de morts violentes, même en dehors de la guerre.
Pris ensemble, ces études offrent différents types de preuves liant un faible taux de glucose à l’agressivité et la violence.
Dans une autre publication, ce groupe de chercheurs ont demandé à des participants de compéter une liste de contrôle couramment utilisée comprenant des mesures du nombre et la gravité des symptômes du diabète de type 2, comme des engourdissements dans les pieds, de l’essoufflement la nuit, et de la fatigue. Les participants ont dû également compléter des questionnaires visant à évaluer leur volonté de pardonner aux autres.
Les résultats montrent que les personnes ayant des niveaux plus élevés de symptômes du diabète étaient moins susceptibles de pardonner aux autres pour leurs transgressions.
Dans une autre expérience, les participants ont pris part au jeu du dilemme du prisonnier, un test souvent utilisé pour comprendre comment les gens font face aux conflits, en devant choisir de coopérer ou de rivaliser avec un partenaire invisible dans un jeu informatique.
Les résultats ont montré que les gens ayant des scores plus élevés sur les symptômes du diabète étaient moins susceptibles de pardonner à un partenaire d’abord peu coopératif par rapport à ceux qui obtenaient des scores plus faibles sur les symptômes du diabète.
Le diabète ne signifie pas que les gens doivent agir de manière agressive, mais cela nous éclaire sur les raisons pour lesquelles ce type de comportements peut se produire.
(DeWall et al., 2010)

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